Édition du vendredi 19 novembre 2010
La Délégation aux collectivités territoriales du Sénat s'inquiète des conséquences des transferts de personnels de l'Etat sur les finances locales
Le 16 novembre, la Délégation sénatoriale aux collectivités territoriales du Sénat a adopté un rapport rédigé par Eric Doligé, sénateur du Loiret, et Claude Jeannerot, sénateurs du Doubs, portant sur «le bilan des transferts de personnels de lEtat, mesure phare de la loi de décentralisation du 13 août 2004».
Dans un communiqué, la délégation indique que «présentés aujourdhui comme un "pari réussi", ces transferts concernant quelque 133.000 emplois, ont constitué un défi majeur pour les collectivités territoriales et ont pu être menés à terme grâce à une mobilisation exceptionnelle de leur part». Elle observe que les collectivités ont dû accomplir un véritable «parcours dobstacles» afin de surmonter «les craintes initiales des agents» et du fait de «limpréparation des conditions daccueil et la nécessité dadapter rapidement leurs modes de gestion».
Sur le plan quantitatif, entre 2006 et 2008, 117.000 agents ont ainsi intégré la fonction publique territoriale, soit 67.000 dans les départements et 50.000 dans les régions. La délégation souligne que le bilan «positif» qui peut être tiré aujourdhui, est le fruit dune part du «choix massif des agents, pour plus des deux tiers, en faveur de lintégration dans la fonction publique territoriale» et, dautre part, de «lamélioration du service public local, notamment à travers les politiques de formation et de lutte contre labsentéisme menés auprès de ces personnels».
Toutefois, les rapporteurs ont «estimé que ce résultat restait à confirmer dans la durée, pour des raisons à la fois structurelles et financières». Ils craignent que «les freins à la mobilité et à lavancement de carrières des agents conduisent à envisager une remise en question des cadres demplois spécifiques». Par ailleurs, ils considèrent que «les dysfonctionnements résultant de la double autorité (fonctionnelle et hiérarchique) impliquent daller plus loin dans le transfert des personnels gestionnaires».
Ils demandent que soient résorbés les «doublons administratifs avec les services déconcentrés de lEtat».
Par ailleurs, ils ont qualifié de «bombes à retardement» pour les collectivités territoriales «les nouveaux transferts concernant les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et les parcs déquipement, qui ont été engagés sans rationalité ni vision densemble». Selon Eric Doligé et Claude Jeannerot «leur impact ne peut qualourdir le "déficit" déjà constaté du fait des charges non compensées par le dispositif financier, trop limité et unilatéral, issu de la loi de 2004.»
En conclusion, les deux sénateurs ont présenté «quatorze propositions allant de la nécessité dun état des lieux complet et sincère des dépenses non compensées à lobligation dune évaluation préalable de laugmentation des charges pour toute nouvelle prescription de lEtat dans les domaines de compétences des collectivités territoriales».
Pour accéder au rapport, utiliser le lien ci-dessous.
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